Ivermectine et COVID

Malgré le développement et la distribution de vaccins contre le coronavirus 2019 (COVID-19), causé par le syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SARS-CoV-2), des défis majeurs persistent concernant la production et l’allocation des vaccins. Par conséquent, l’identification de thérapies efficaces, bon marché et largement disponibles contre la COVID-19 est cruciale. Le repositionnement de médicaments existants, déjà largement disponibles et dont le profil de sécurité est raisonnablement bien compris, est particulièrement attrayant.

L’Ivermectine : Un Candidat Potentiel

L’ivermectine, un médicament antiparasitaire, a reçu une attention considérable du public pour son utilisation potentielle contre la COVID-19. Ce médicament inhibe les canaux chlorure des parasites helminthiques et a démontré une efficacité clinique pour le traitement de l’onchocercose, de la strongyloïdose et des infections ectoparasitaires (par exemple, la gale). L’activité antivirale in vitro de l’ivermectine a été explorée contre un spectre de virus, y compris le SARS-CoV-1, le VIH, le virus de la dengue, le virus Zika, le virus de la fièvre jaune, le virus du Nil occidental, le virus Hendra, le virus chikungunya, le virus de la forêt de Semliki, le virus Sindbis et le virus de la grippe aviaire.

Plus de 60 essais randomisés examinant l’ivermectine pour le traitement de la COVID-19 ont été enregistrés, avec des résultats rapportés pour jusqu’à 31 essais cliniques. Cependant, les résultats ont été discordants et les interprétations des preuves varient considérablement. La plupart des essais ont été de petite taille et plusieurs ont été retirés de la publication en raison de préoccupations concernant leur crédibilité.

L’Essai TOGETHER au Brésil

Pour évaluer l’efficacité de l’ivermectine dans la prévention de la progression de la COVID-19 résultant en une hospitalisation chez des patients ambulatoires infectés par le SARS-CoV-2, nous avons mené un essai randomisé, contrôlé par placebo, utilisant une plateforme adaptative dans l’État du Minas Gerais, au Brésil. Bien que diverses interventions aient été évaluées dans cet essai, cet article se concentre sur l’utilisation de l’ivermectine à une dose de 400 µg par kilogramme de poids corporel pendant 3 jours par rapport à un placebo.

Conception de l’Essai et Supervision

Cet essai randomisé adaptatif a été conçu en partenariat avec les autorités de santé publique locales de 12 villes au Brésil pour tester simultanément des traitements potentiels pour la COVID-19 en début de maladie. Les interventions évaluées jusqu’à présent comprennent l’hydroxychloroquine, le lopinavir-ritonavir, la metformine, l’ivermectine (administrée pendant 1 jour et 3 jours), la doxazosine, l’interféron lambda pégylé et la fluvoxamine, par rapport à des placebos correspondants.

Patients

Les critères d’inclusion comprenaient un âge de 18 ans ou plus; une présentation à un cadre de soins ambulatoires avec un état clinique aigu compatible avec la COVID-19 dans les 7 jours suivant l’apparition des symptômes; et au moins un critère de risque élevé pour la progression de la COVID-19.

Résultats

Dans la population en intention de traiter, 14,7 % des patients dans le groupe ivermectine ont eu un événement de résultat principal (hospitalisation due à la progression de la COVID-19 ou une visite aux urgences de plus de 6 heures due à une aggravation clinique de la COVID-19), comparativement à 16,3 % dans le groupe placebo.

Conclusions

Le traitement par l’ivermectine n’a pas résulté en une incidence plus faible d’admission médicale à l’hôpital en raison de la progression de la COVID-19 ou d’observation prolongée aux urgences chez les patients ambulatoires avec un diagnostic précoce de COVID-19. Ces résultats soulignent l’importance d’une évaluation rigoureuse des traitements potentiels pour la COVID-19 et mettent en évidence la nécessité de poursuivre la recherche pour identifier des thérapies efficaces contre cette maladie.

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